Les différents types de produits financiers

Une classification encadrée par la MiFID

Avant d'effectuer une transaction sur une valeur mobilière, il est essentiel de bien connaître l'instrument dans lequel l'investisseur envisage d'investir. Il existe en effet une multitude de produits financiers. Ainsi, actions, obligations, warrants, options, sicav, bons d'Etat, droits d'attribution, droits de souscription, etc ... cohabitent dans ces différents marchés. Les caractéristiques intrinsèques de ces différents produits peuvent être différentes.

Ainsi, en achetant une action, vous devenez propriétaire d'une partie de l'entreprise, ce qui vous donne le droit de participer aux décisions lors des assemblées générales de cette entreprise et le droit de recevoir une partie du bénéfice générée par l'entreprise sous la forme d'un dividende. Par contre, en achetant une obligation, vous devenez créancier de l'entreprise, ce qui ne vous donne droit qu'à un intérêt fixe (prédéterminé) en tant que rénumération du capital prêté. Finalement, en achetant un warrant ou une option, vous n'achetez que le droit d'effectuer une certaine opération sur le produit sous-jacent. Dans ce dernier cas, vous n'êtes en aucun cas propriétaire d'une partie de l'entreprise ou d'une créance sur l'entreprise.

Afin d'aider l'investisseur dans ses décisions d'investissement, la directive européenne MiFID (directive sur les marchés et les services financiers) a catégorisé ces différents produits en deux groupes : les produits non complexes et les produits complexes.

Les produits non complexes

Les produits non complexes sont réputés être des produits financiers qui peuvent être utilisés par un investisseur bien informé. Une bonne connaissance des marchés financiers en général suffit pour que l'investisseur appréhende convenablement les risques liés à ces produits financiers.

L'obligation
Certaines entreprises, pour couvrir leur besoin de financement (pour financer des investissements ou des stocks par exemple), font appel à l'épargne publique. Une des solutions est d'émettre des obligations, c'est-à-dire emprunter une certaine somme d'argent à un épargnant en lui promettant de lui rembourser ce montant (dit le capital) à une date précise (dit l'échéance). Cette date d'échéance est généralement éloignée dans le temps de plusieurs années (minimum deux ou trois ans). Afin de rémunérer l'épargnant qui se prive de son capital durant cette période (entre la date de souscription et la date d'échéance), l'entreprise paie chaque année, voire plusieurs fois par an, un intérêt qui est fixé d'avance (un certain pourcentage du capital emprunté). L'épargnant n'est donc pas un actionnaire, mais un créancier de l'entreprise.

Avec une obligation, vous êtes sûr de retoucher la totalité du capital prêté lors de l'échéance, du moins si vous prêtez votre épargne à une entreprise solvable. Ce degré de solvabilité est contrôlé régulièrement par des sociétés spécialisées, qui attribuent un "Rating". Plus un rating d'une entreprise est élevé, plus la solvabilité de l'entreprise est bonne et donc moins grand est le risque de ne pas recevoir son capital de retour.

Cependant, si vous avez besoin de votre capital avant la date d'échéance de l'obligation, il vous faudra mettre en vente sur un marché secondaire votre obligation. Dans ce cas-là, le cours auquel vous vendrez votre obligation ne sera pas nécessairement de 100 % et vous risquez donc de recevoir un montant inférieur au montant que vous avez placé. Encore une fois, un marché secondaire d'obligations dépend de la loi de l'offre et de la demande, cette offre et demande étant influencées par le taux d'intérêt en vigueur. Ainsi, si les taux d'intérêt montent, votre obligation sera moins intéressante que les nouvelles obligations émises sur le marché et son prix diminuera. Par contre, si les taux d'intérêt baissent, votre obligation deviendra plus intéressante et son prix augmentera.

Toutes les obligations ne sont pas les mêmes. Certaines obligations ont des principes différents que ceux énoncés ci-dessus. C'est le cas des obligations convertibles. Il s'agit d'obligations qui peuvent, sous certaines conditions, être transformées en actions. C'est également le cas des obligations zéro-coupons. Il s'agit d'obligations qui ne paient pas de coupons chaque année, mais qui remboursent un montant supérieur à celui investi au départ.
Le bon de caisse
Le Bon de caisse est une obligation émise par un établissement de crédit (une banque). C’était traditionnellement un titre représentant une reconnaissance de dette par laquelle un établissement de crédit (l’emprunteur) déclare avoir reçu une somme déterminée du prêteur (l’investisseur qui achète le bon de caisse) et s’engage à la lui restituer à un terme convenu, tout en payant un intérêt lui aussi convenu d’avance. Les obligations sont remboursables, soit à des dates fixées, soit par achat en bourse par l’entreprise émettrice ou par voie de tirage au sort (si cette possibilité a été prévue initialement). L’investisseur peut acheter des obligations d’entreprises tant sur le marché primaire (c’est-à-dire à l’émission) que sur le marché secondaire.

L’investissement en bons de caisse se fait le plus souvent en chiffres ronds. La coupure minimale est de 250 euros. Les coupures de 250, 1000, 2.500 et 10.000 euros sont les plus courantes. La durée des bons de caisse est généralement de un à cinq ans, mais certains établissements de crédit en proposent d’une durée de dix ans et plus. Ces bons sont émis au robinet, c'est-à-dire que l’on peut y souscrire à n’importe quel moment : certaines banques disposent d’un équipement leur permettant de délivrer immédiatement le type de bon de caisse au porteur choisi par le client (durée, montant, etc.). Le bon de caisse se compose d’un manteau et d’une feuille de coupons. Le manteau représente le capital prêté : il reprend le nom de l’établissement de crédit, le montant du capital, le taux d’intérêt, la durée, la date de paiement du coupon et celle de l’échéance. Les coupons de la feuille annexe représentent les intérêts. Chaque année, le propriétaire du bon de caisse détache le coupon correspondant et va l’encaisser auprès de l’établissement de crédit émetteur. A l’échéance du bon de caisse, le porteur récupère son capital contre présentation du manteau. Le dernier coupon est généralement inclus dans le manteau.

Les bons de caisse sont émis au pair, c’est-à-dire à 100% de la valeur nominale. Le prix d’émission du bon de caisse est donc égal à sa valeur nominale. Pour un bon de caisse de 250 euros par exemple, il faudra donc débourser 250 euros.

Il existe cependant plusieurs types de bons de caisse, principalement lié au mode de paiement des intérêts qu'ils génèrent. Le bon de caisse ordinaire a un taux annuel invariable fixé à l’avance ; son propriétaire peut chaque année détacher et encaisser un coupon. Le bon de caisse à taux d’intérêt progressif a un taux d’intérêt qui augmente au fil du temps. Généralement, le porteur de ce bon a la possibilité de récupérer son capital dès qu’est atteinte la date du premier coupon. La hausse progressive du taux d’intérêt est une incitation à conserver le bon de caisse jusqu’à l’échéance.
Le bon de capitalisation : l’intérêt annuel n’est pas distribué mais ajouté chaque fois à la somme de départ (capitalisé); ce bon de caisse n’est constitué que d’un manteau. A l’échéance, le porteur du bon de caisse récupère sa mise de départ plus l’ensemble des intérêts capitalisés. De ces intérêts, le banquier retirera le précompte mobilier. Le bon de caisse avec capitalisation facultative ou bon de croissance donne au porteur le choix entre la capitalisation de l’intérêt et le paiement de cet intérêt contre remise du coupon; en raison de cette possibilité de choix, la capitalisation de l’intérêt se fait à un taux d’intérêt inférieur au rendement normal du bon de caisse. Finalement, le bon de caisse avec paiement périodique (trimestriel, mensuel, semestriel) consiste en un paiement de l’intérêt à une fréquence définie ; c’est une formule intéressante pour certains investisseurs souhaitant disposer de revenus réguliers, les pensionnés par exemple.

L'avantage du bon de caisse est d'avoir la garantie d'un rendement certain et connu d’avance, ainsi que la certitude de récupérer le capital à l’échéance, majoré des intérêts. Cependant, le bon de caisse reste une obligation émise par une banque, c'est-à-dire dans la majorité des cas par une société privée. La santé financière de la banque et sa solvabilité sont donc deux éléments à prendre en compte avant d'acquérir un bon de caisse.

Comme pour les obligations, l'investisseur qui aurait besoin de son capital avant l'échéance prévue devra vendre son bon de caisse sur un marché secondaire. Les bons de caisse ne sont cependant pas négociables officiellement en bourse. Si l’investisseur veut disposer plus tôt que prévu de l’argent investi en bon de caisse, il peut soit chercher un acheteur, soit présenter en vente publique le bon de caisse. Dans la pratique, la plupart des banques rachètent leurs propres bons de caisse à un prix souvent assez avantageux tenant compte du rendement actuariel et versent en général le jour même le produit de la vente au client.
Le bon d'Etat
Le bon d’Etat est un titre à revenu fixe et coupon annuel, émis en euro par l’Etat. Il s'agit donc bien d'une obligation. Forme de placement proposée par l’Etat belge depuis mi-1996, il est destiné aux investisseurs non-professionnels et ressemble par bien des aspects au bon de caisse.

Le Trésor émet des bons d’Etat quatre fois par an (mars, juin, septembre et décembre), par le biais d’une campagne publicitaire relayée par les banques et les sociétés de bourse. Les bons d’Etat sont placés via un panel d’établissements placeurs agréés par le ministre des Finances. Leur autorité de marché est le Fonds des Rentes. Le particulier peut acheter des bons d’Etat sur le marché primaire, lors des souscriptions, ou sur le marché secondaire : les bons d’Etat sont cotés chaque jour sur Euronext et leur cours est publié dans la plupart des quotidiens.

La qualité de l’émetteur est supposée meilleure que pour une obligation ou pour un bon de caisse, l’Etat étant considéré comme le débiteur ayant le meilleur rating (sécurité). Il convient cependant de bien vérifier la santé financière de l'Etat émetteur s'il s'agit d'états étrangers. On se rappellera les défauts de paiement de pays comme l'Argentine ou plus proche de nous, comme la Grèce.

Le rendement du Bon d'Etat est acceptable et est à peu près équivalent à celui des bons de caisse. Il présente cependant le désavantage de ne pouvoir être souscrit que quatre fois par an, et ce pendant une dizaine de jours (alors que les bons de caisse émis au robinet peuvent être souscrits en permanence).

Comme pour les obligations, l'investisseur qui aurait besoin de son capital avant l'échéance prévue devra vendre son bon d'Etat sur un marché secondaire. Pour les bons d'Etat belges, une cotation quotidienne sur Euronext assure l'investisseur d'une liquidité importante. Mais attention à l'évolution des taux d'intérêt qui ici également a une influence sur le cours du bon d'Etat.
L'action
Les entreprises ont recours à l'épargne du grand public afin d'obtenir les ressources nécessaires pour couvrir leur besoin de financement (investissements, stocks, ...). Un des moyens de faire appel à l'épargne est d'émettre des actions. Ces actions sont souscrites par l'épargnant (par une opération dite de "souscription" sur le marché primaire). En échange des actions reçues, l'épargnant paie à l'entreprise un certain montant, représentant la valeur de ces titres. L'épargnant devient propriétaire d'une partie de l'entreprise. A ce titre, il peut se présenter à l'Assemblée Générale des actionnaires et émettre son point de vue sur la gestion quotidienne de la société. Il touche également une partie des bénéfices de l'entreprise.

Par la suite, si l'épargnant veut pour une raison ou une autre se défaire de ses actions, il lui suffit de les mettre en vente sur un marché dit "secondaire", c'est-à-dire un marché où des détenteurs de titres vendent leurs titres à d'autres épargnants, désireux d'investir dans cette Firme. Lors de cette opération sur le marché secondaire, la firme émettrice des titres n'est en rien concernée. La règle de base de ces marchés secondaires est la même que pour tout marché : la loi de l'offre et de la demande. Plus il y a d'acheteurs, plus le cours monte, plus il y a de vendeurs, plus le cours descend. De plus, pour qu'une opération se réalise, il faut donc qu'un acheteur soit d'accord d'acheter à un certain cours auquel le vendeur accepte de vendre.

Une action peut rapporter deux types de revenus. Premièrement, un dividende, c'est-à-dire une participation aux bénéfices de la société. Ce dividende est généralement perçu une à deux fois par an. C'est l'Assemblée Générale des actionnaires de l'entreprise en question qui décide si elle distribue ou non un dividende. Dans le cas d'une vente des titres, l'épargnant peut également réaliser une plus-value sur ses titres : par exemple, l'épargnant a acheté 10 TESSENDERLO à 130,-EUR, soit un montant de 1300,-EUR, et les a vendues à 150,-EUR, soit un montant de 1500,-EUR. Il a donc réalisé une plus-value de 200,-EUR, soit 20,-EUR par action achetée. Mais cette plus-value peut aussi être une moins-value si le cours de vente est inférieur au cours d'achat.

Lorsqu'un investisseur achète ou vend des actions en bourse, la règle sur la plupart des marchés financiers dans le monde est le règlement dit à "J+3", c'est-à-dire que si je vends des titres le lundi, je dois livrer les titres au plus tard le jeudi et je recevrai le produit de ma vente le jeudi. Dans le cas d'un achat, je ne recevrai les titres que le jeudi, date pour laquelle je dois payer au plus tard le montant de l'achat.

A noter finalement qu'en Belgique, il existe principalement trois types d'actions. Premièrement, les actions "au porteur" : il s'agit de titres remis physiquement au client, sans lien de propriété clairement établi. La propriété est établie par la détention des titres. Les titres au porteur disparaîtront en Belgique au plus tard le 31 décembre 2013. Deuxièmement, les actions "dématérialisées" : il s'agit de titres déposés sur un dossier titres auprès d'une banque ou d'une société de bourse. La propriété est établie par l'inscription de la valeur mobilière dans le dossier titres. L'investisseur reste anonyme. Troisièmement, les actions "nominatives" : l'épargnant, devenu actionnaire, ne reçoit pas d'actions, mais l'investisseur est repris nominativement dans un registre d'inscriptions nominatives. Dans certains cas, l'entreprise émettra un certificat nominatif à son nom, mentionnant la quantité d'actions qui lui appartiennent. La propriété est exclusivement établie par l'inscription dans le registre des actionnaires.
La sicav (ou fonds commun de placement)
Une sicav est une Société d'Investissement à CApital Variable. Son objet social n'est pas de fabriquer un produit ou de fournir un service, mais d'investir dans des actifs financiers ou immobiliers.

Il existe plusieurs types de sicav. En efeft, chaque sicav varie selon le type d'investissement qu'elle réalise. Il existe ainsi des sicav monétaires, c'est-à-dire des sicav qui placent principalement dans des produits de trésorerie (placements à terme, etc ..). Il existe également des sicav obligataires, c'est-à-dire des sicav qui placent principalement leurs fonds dans des obligations. Finalement, il existe des sicav d'actions, c'est-à-dire des sicav qui placent principalement leurs fonds dans des actions. Certaines sicav peuvent également être une combinaison de ces trois formes (40 % obligations, 20 % monétaires et 40 % actions par exemple). Il est donc important pour l'investisseur de bien consulter le prospectus de la sicav avant d'investir dans celle-ci.

Une sicav peut également se différencier selon son mode de distribution des bénéfices qu'elle réalise. Ainsi, elle peut décider de ne pas distribuer ces bénéfices et de les réinvestir. Il s'agit alors d'une sicav de capitalisation. La sicav peut également décider de distribuer chaque année tout ou partie des bénéfices qu'elle réalise. Dans ce cas, il s'agit d'une sicav de distribution. Ce choix est fait au moment de la création de la sicav. Il ne peut pas être modifié dans le temps. Une sicav est donc soit de distribution, soit de capitalisation.

Les émetteurs des sicavs sont des organismes financiers, tels que des banques, des sociétés de bourse ou encore des compagnies d'assurances. Par contre, la sicav a sa propre personnalité juridique et ses avoirs sont distingués des avoirs de son émetteur. La faillite de l'émetteur n'entraîne donc pas directement la faillite de la sicav, les patrimoines étant séparés.

Une sicav peut être sous-divisée en plusieurs compartiments. Dans ce cas, chaque compartiment a sa propre existence et est identifié par son propre code valeur. Une sicav peut ainsi avoir à la fois un compartiment obligataire de distribution, un compartiment obligataire de capitalisation, un compartiment actions de capitalisation, etc ... Lorsque l'investisseur investit, il investira dans un seul compartiment à la fois.

Le risque d'une sicav dépend très fortement de sa politique d'investissement et de la qualité de ses gestionnaires. Son rendement est également influencé par ses frais de fonctionnement. A ce titre, l'investisseur doit se renseigner, avant son investissement, sur le coût total des frais de fonctionnement de la sicav, baptisé Total Expense Ratio (TER). Il s'agit du pourcentage annuel que représente les frais de fonctionnement de la sicav par rapport aux avoirs gérés.

Les produits complexes

Les produits complexes sont réputés être beaucoup plus sophistiqués que les produits non complexes et nécessitent une connaissance approfondie de leurs mécanismes avant tout investissement. Les produits complexes doivent être maniés avec prudence par l'investisseur et sont réservés à un public d'investisseurs avertis.

Le warrant
Les warrants sont des droits négociables attachés à certaines obligations (ou émis "secs") permettant de souscrire soit à une action, soit à une autre obligation, dans des conditions définies au contrat d'émission du warrant, et ce durant une durée limitée dans le temps. Vous l'aurez compris : les warrants font partie de la grande famille des produits dérivés. Comme pour les options, il existe des warrants call (droit d'achat) et des warrants put (droit de vente). Le warrant call peut ainsi être assimilé à une option d'achat sur une longue durée.

Les plus grandes différences entre l'option et le warrant se situent dans la durée de vie du warrant qui est généralement plus longue qu'une option. De même, l'exercice du warrant donne lieu à une augmentation de capital de la société émettrice (ce qui n'est pas le cas de l'option).

On distingue deux types de warrants. Tout d'abord, les warrants couverts : il s'agit de warrants pour lesquels l'émetteur a mis en place une couverture adéquate lui permettant d'assurer à tout moment ou à l'échéance ses obligations d'exercice par l'acheteur. Soit il couvre totalement (c'est le cas le plus classique). Soit il ne couvre que partiellement : cette situation donne lieu à des ajustements continus en fonction de la probabilité d'exercice des warrants (utilisé principalement par les émetteurs de warrants call ou put sur Indices). Ensuite, les warrants non couverts : il s'agit de warrants émis à l'occasion d'opérations représentatives d'augmentation de capital ou de distribution d'un bonus. Ces warrants non couverts - contrairement aux warrants couverts - donneront lieu à une augmentation de capital s'ils sont exercés. S'ils ne sont pas exercés (c'est-à-dire s'ils ne se terminent pas "at the money"), l'émetteur n'aura pas rencontré son objectif d'augmentation de fonds propres.

L'investisseur se rappellera donc qu'en achetant un warrant, il n'achète qu'un droit limité dans le temps. Après l'échéance, le warrant ne vaudra plus rien du tout. L'investisseur peut donc perdre 100% du capital investi.
L'option
A l'instar des warrants, une option n'est pas une action ou une obligation : il s'agit d'un droit. L'épargnant qui achète une option n'achète pas une action, mais un droit d'acheter ou de vendre une action à un certain prix (le prix d'exercice). Ce droit est limité dans le temps, c'est-à-dire qu'il a une date d'échéance après laquelle il s'éteint. Il existe ainsi deux types d'options. L'options Call consiste en un droit d'acheter un sous-jacent (une action, un indice, une devise ou une matière première) à un cours prédéfini d'ici à une certaine échéance. L'option Put consiste en un droit de vendre un sous-jacent à un cours prédéfini d'ici à une certaine échéance.

Les options peuvent être soit de type américaine, soit de type européenne. Il ne s'agit de définir de quel droit elles dépendent, mais bien de définir quand le propriétaire de l'option a le droit de l'exercer. Ainsi, une option de type américaine peut être exercée à n'importe quel moment jusqu'à la date d'échéance. En revanche, une option de type européenne ne peut être exercée qu'à la date d'échéance.

Au contraire des warrants, un investisseur peut vendre une option sans l'avoir en portefeuille. On parle de vente opening (on ouvre une position) ou d'émission d'option. Dans ce cas, l'investisseur touche une prime (le montant de la vente), mais prend l'engagement d'acheter ou de vendre le sous-jacent au prix d'exercice lorsque l'acheteur de l'option le désire. L'émission d'une option est dès lors beaucoup plus risqué que l'achat d'une option, car l'option ne sera exercée que dans le cas où les conditions sont défavorables pour son émetteur.

Il existe quatre stratégies en options.

1. Acheter une option Call pour jouer la hausse du sous-jacent. Ainsi, moyennant le versement de la prime, l'acheteur de call a le droit d'acheter le titre support ou un indice au prix d'exercice jusqu'à l'échéance (option de type américaine). Par exemple, une action vaut 100 euros. Vous achetez 10 euros une option d'achat au prix d'exercice de 100 euros. A l'échéance, si le cours du support dépasse 100 euros, vous exercez en achetant celui-ci à 100 euros. Vous pouvez alors le revendre et réaliser un bénéfice égal à la différence entre le cours et le prix d'exercice. Si le titre vaut moins de 100 euros, vous n'exercez pas (vous n'avez aucun intérêt à acheter 100 euros ce qui en coûte moins) et perdez seulement 10 euros.

2. Acheter une option Put pour jouer la baisse du sous-jacent. En achetant une option de vente, vous avez le droit de vendre le support au prix d'exercice jusqu'à l'échéance. Par exemple, vous payer 9 euros le droit de vendre un titre à 100 euros. A l'échéance, si le titre vaut moins de 100 euros, vous avez tout intérêt à exercer et à vendre le titre 100 euros, un niveau supérieur à son cours. Votre bénéfice est égal à la différence entre 100 euros et le cours. Résultat à réduire des 9 euros acquittés pour l'option.

3. Vente d'une option Call dans l'attente d'une légère baisse du sous-jacent. Le vendeur d'option d'achat perçoit immédiatement la prime de l'option. En contrepartie, il devra se soumettre à la volonté de l'acheteur de cette option, c'est-à-dire répondre éventuellement à son exercice. Ainsi, dans le cas où le support vaut plus de 100 euros (l'acheteur de l'option exerce), le vendeur de l'option sera contrait de vendre le titre à 100 euros, un niveau inférieur à son cours. La perte théorique est donc illimitée. Plus intéressant, si le support vaut moins de 100 euros, l'option est abandonnée par son acheteur et le vendeur a gagné la prime de 10 euros, son profit maximal.

4. Vente d'une option Put dans l'attente d'une légère hausse du sous-jacent. Le vendeur de l'option de vente encaisse le montant de la prime mais risque l'exercice de l'acheteur de l'option. Si le titre monte, pas de problème : le vendeur de l'option a définitivement gagné la valeur de la prime, 9 euros dans l'exemple. Si le titre chute, le vendeur du put sera contraint d'acheter le titre à 100 euros à l'acheteur de cette option. Il perdra donc la différence entre 100 euros, le prix d'exercice et le cours de Bourse. En cas de forte chute, sa perte peut être très importante. Toutefois, maigre consolation, côté positif, il gagne quand même le montant de la prime.

L'investisseur se souviendra qu'acheter une option, c'est acheter un droit limité dans le temps. Vendre une option (ou émettre une option), c'est prendre un engagement. Dans ce cadre, l'émetteur d'une option devra verser à titre de garantie des appels de marge, appels de marge qui seront recalculés chaque jour en fonction du prix du sous-jacent.
Le future
Le “future” est un contrat à terme par lequel deux parties s’engagent à acheter ou à vendre une quantité donnée d’une valeur sous-jacente, notamment devises, obligations, indices boursiers, à un prix fixé et à une date déterminée dans le futur. A la différence des options, les contrats de futures contiennent la notion d’obligation pour les deux parties : l’acheteur de future s’engage, à l’échéance du contrat, à recevoir le sous-jacent, moyennant paiement au vendeur d’une somme appelée le “montant dû”. De son côté, le vendeur de future prend l’engagement de livrer à l’échéance le sous-jacent en échange du montant dû.

Les contrats de “futures” ne portaient initialement que sur des marchandises (“commodity futures”) telles que le froment, le café, le coton, le pétrole, etc. Ils étaient utilisés par les commerçants cherchant à se couvrir contre d’éventuelles fluctuations de prix. Dans les années septante, en raison de l’instabilité monétaire internationale, sont apparus des “futures financiers” portant notamment sur des taux d’intérêt, des devises ou des indices boursiers. La qualification de future implique que le contrat est négocié avec une bourse de futures. En d’autres mots, ce qui fait la spécificité du contrat de future en
tant que contrat à terme réside dans ses modalités de mise en oeuvre, telles qu’organisées par une bourse (les marchés à terme font depuis longtemps partie des activités des bourses).

Les spécifications propres à un contrat de futures découlent directement des deux préoccupations de toute bourse de futures, à savoir la sécurité et la liquidité de son marché. Chaque bourse de futures
définit ses propres structures de fonctionnement et les caractéristiques des contrats, de manière à répondre à ces deux objectifs.
La reverse convertible
Il s'agit d'un produit financier hybride, incluant en sein des options Put (c'est-à-dire des droits de vente). Lorsque un investisseur souscrit à une reverse convertible, il verse un montant en espèces à l'émetteur de la Reverse Convertible. Ce montant est placé à la discrétion de l'émetteur dans des produits monétaires (peu risqués). Par contre, l'émetteur vendra des options Put sur un sous-jacent, c'est-à-dire qu'il prendra l'engagement d'acheter le sous-jacent à un prix déterminé à l'échéance de l'option put, date d'échéance qui correspond à la date d'échéance de la reverse convertible. Il touchera alors une prime qui sera versée à titre d'intérêt à l'investisseur. Ceci explique le taux d'intérêt généralement élevé des reverse convertibles.

A l'échéance, deux cas de figure peuvent se présenter. Soit le cours du sous-jacent a augmenté. Dans ce cas, l'option Put n'est pas exercée et l'investisseur retrouvera son capital en espèces et aura touché un très bel intérêt. Soit le cours du sous-jacent a diminué et l'option Put sera alors exercée. L'investisseur sera alors remboursé non pas en espèces, mais en actions de la société sous-jacente, actions dont la revente immédiate sera plus que probablement inférieure, voire même très inférieure au capital investi.

Il s'agit donc d'un placement très risqué qu'il convient d'éviter.

Plus d'informations ?

Cette rubrique vous a présenté en grandes lignes ces différents produits financiers. Nous mettons également à votre disposition un guide complet des instruments et marchés financiers que vous pouvez télécharger et imprimer pour une lecture approfondie. N'hésitez pas à contacter votre chargé de clientèle habituel pour obtenir de plus amples informations.

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